2.4.4.b.e Comment se fournir en extraits végétaux ?

Produire soi-même ses plantes

Produire soi-même ses plantes n’est pas une chose aisée, il est aussi possible de se fournir chez un professionnel qui maitrise toutes les techniques de pousses, cueillettes/récolte, séchage, stockage et conservation.
Lorsqu’un particulier décide de produire lui-même des plantes destinées à l’obtention d’extraits végétaux, plusieurs mesures sont à prendre en compte :

• La récolte doit se faire dans des conditions précises, certaines plantes nécessitent une cueillette tôt le matin, d’autres peuvent nécessiter une cueillette au midi solaire ou encore le soir. Les plantes peuvent avoir des cycles de développement différents et nécessiter des moments différents de cueillette dans l’année. Par exemple certaines tisanes concernent les fleurs, il s’agit en général de la partie la plus fragile de la plante qui doit être récoltée précautionneusement.

• Le séchage est une étape cruciale dans la préparation de plante séchées. Aussi la température peut varier en fonction des plantes mais ne doit en général pas dépasser 35°C.

• Le stockage et la conservation doivent aussi répondre à des consignes précises, la température, l’humidité ou encore le contact avec la lumière peuvent être néfastes pour la bonne conservation de certaines plantes et/ou préparations.

Les préparations, quelles qu’elles soient, nécessite de l’eau. Idéalement l’eau doit être à pH légèrement acide entre 5,5 et 7. L’eau de pluie est préférée lorsque cela est possible.

Faire appel à un fournisseur externe

Lorsque le vigneron décide de faire appel à un fournisseur externe pour ses préparations ou plantes fraiches/sèches, il lui appartient de se renseigner sur la nature de ces préparations, de leur condition de récolte, séchage et stockage.

Respecter la durée de conservation : Les préparations de purins peuvent être achetées déjà prêtes puisqu’il s’agit d’un produit déjà fermenté. Pour ce qui est du reste, à savoir, toute ou partie des plantes, les jus, les macérations, les décoctions et les tisanes doivent être utilisées au plus proche de leur production/confection. Leur durée de conservation est faible soit pour éviter le départ en fermentation, soit pour garantir les propriétés des extraits de végétaux. Concernant les plantes, qu’elles soient fraiches ou sèches, il s’agit d’une matière première vivante qui doit elle aussi être utilisée dans des conditions de stockage et des durées de conservations précises afin de garantir leurs propriétés.

Les extraits végétaux : une utilisation fonctionnelle de manière générale mais qui doit être considérée avec prudence

Les préparations à bases d’extraits végétaux (tisanes, décoctions, purins…etc.) peuvent avoir différents comportements sur la vigne. Elles peuvent agir comme biostimulant, SDN, ou encore comme substance de base (Prêle et Saule) dans un objectif de réduction des produits phytosanitaires. Certaines de ces préparations ont une action avérée plus puissante permise par la présence de certains principes actifs :

• La bourdaine et la rhubarbe (Anthraquinones)
• La prêle (Silice, composés phénoliques, HTG…)
• Le Saule (acide salicylique)

Bien que ces actions biocide, fongistatique et autres aient été vérifiées pour certaines préparations, il y a encore des paramètres à étudier comme la stabilité de ces principes actifs, le mode de conservation optimale, voir les doses à appliquer en fonction de la situation (stade végétatif, pression…). Le temps ainsi que les conditions de conservations sont encore peu étudiés, tout comme les doses efficientes pour chaque molécule active.

De plus, l’utilisation d’extraits végétaux est généralement définie selon leur composition en une molécule d’intérêt. La transformation de ces extraits en préparation peut révéler la présence d’un « cocktail » de principes actifs dont l’effet sur la vigne est encore inconnu. Des études restent donc à mener.