Les broussins de la vigne, excroissances parfois spectaculaires, sont dus à une bactérie du genre Agrobacterium très répandue dans les sols et dans le matériel végétal. Ils ne causent des dégâts significatifs que dans des situations particulières liées à des stress (fortes gelées, blessures, …).
2.4.2.i Le broussin de la vigne
Quels sont les dégâts causés par le broussin de la vigne au vignoble ?
Les broussins de la vigne, aussi appelés « tumeurs du collet », « trunk gall » ou « crown gall », sont dus à une bactérie du sol, Agrobacterium vitis, assez fréquemment retrouvée dans le système vasculaire des souches, où elle demeure le plus souvent sans provoquer de problèmes apparents.
A l’occasion de blessures, souvent consécutives à un fort gel d’hiver, mais aussi à la faveur de plaies de taille, de greffage ou surgreffage, de dégâts de grêle ou d’impacts liés à des travaux culturaux, Agrobacterium peut induire la formation de tumeurs végétales parfois spectaculaires.
Les galles peuvent être circulaires et former un cordon continu autour du tronc ou d’un bras, bloquant la circulation de la sève dans la souche et provoquant au final son dépérissement ou sa mort, ou former de véritables « chapelets » de tumeurs situées par exemple le long d’un tronc fendu par le gel. Il est également relaté dans la littérature la survenue de nécroses sur les racines, en particulier sur des jeunes vignes. C’est généralement dans les pays concernés par de forts gels d’hiver (Europe de l’est, Canada, …) que sont signalés les principaux problèmes.
Quel est la bactérie responsable du broussin de la vigne ? Quelle est sa biologie ?
Le processus est bien connu aujourd’hui : il s’agit d’une transformation génétique naturelle. Agrobacterium introduit dans le génome des cellules de la vigne un fragment de son propre ADN, situé sur un de ses plasmides (petit chromosome circulaire). Certaines molécules synthétisées lors des blessures semblent capables de déclencher les gènes de virulence de ce plasmide et d’activer leur insertion.
La destruction de tissus favorise également l’envahissement des cellules par les bactéries présentes dans les vaisseaux. L’introduction de ce fragment d’ADN bactérien dans le génome des cellules du cambium, provoque leur croissance autonome et anarchique, et induit la synthèse de substances nutritives utilisées par les bactéries pour leur développement. Ainsi, il se forme localement des galles, tout d’abord lisses et d’une teinte vert-jaunâtre, mais qui deviennent progressivement crevassées et tubéreuses en même temps que leur taille s’accroît.
Les capacités naturelles de ce genre bactérien ont été largement utilisées en laboratoire pour transférer des gènes dans divers organismes, en particulier pour transformer des végétaux. Dans ce cas, le plasmide impliqué subit une modification qui empêche la formation de galles, mais qui permet le transfert des gènes d’intérêt dans le génome cible.
Existe-il des méthodes prophylactiques ?
Lors de la taille de vignes exprimant des symptômes, il est également conseillé de désinfecter les sécateurs (eau de javel par exemple) le plus souvent possible, la propagation par les outils, tout comme par les pleurs de la vigne, étant avérée. Cependant, ces bactéries du sol étant largement présente dans l’ensemble des vignobles, et la survenue des symptômes étant liée à des situations de stress particulières, ces mesures n’ont qu’une portée au champ très limitée.
Quels sont les traitements à disposition ? Comment et quand les appliquer ?
La méthode la plus usitée consiste à tirer parti des propriétés bactéricides du cuivre, en pulvérisant ou badigeonnant de la bouillie bordelaise sur les vignes atteintes, immédiatement après la taille et avant le débourrement.
Extrait de Vigne Vin Occitanie.