1.4.1.b Quels cépages vont être adaptés au sol de la parcelle ?

Quel est le type de sol ?

Quel est le taux d’argiles, de sables et de limons dans chacun des horizons ?

Le taux de ces trois entités (plus la piérrosité) va directement conditionner la catégorie de sol de la parcelle. Dans un sol, il y a plusieurs horizons que l’on peut observer à l’aide d’une fosse pédologique. Chacun de ses horizons a des propriétés pouvant être différentes. La composition du sol influe son comportement face à l’eau ce qui induit en partie la profondeur exploitable par les racines et la capacité du sol à se réchauffer. De même, cela influe sur l’activité biologique du sol, la maturité du cépage, la disponibilité en azote, la facilité à le travailler ou non… Comprendre son sol, c’est comprendre sa vigne.

Quel est le taux d’éléments grossiers (graves, cailloux…) ?

Aussi appelée la piérrosité, cet indice permet de catégoriser son type de sol et de mieux appréhender sa capacité à drainer l’eau. De même, cela permet de connaître l’influence des graves, la température du sol. En effet, avoir un taux de graves important proche des grappes permet de modifier la maturité. La chaleur emmagasinée la journée et ensuite restituée au cours de la soirée améliorant ainsi la maturité.

Quelle est la profondeur exploitable par les racines ?

La profondeur exploitable va permettre de savoir jusqu’où la vigne va pouvoir tirer ses ressources et par conséquent comment la vigne va se comporter face au stress hydrique.
Cette valeur dépend du type de sol, certaines argiles gonflantes ont pour conséquence de tuer les jeunes racines lorsqu’il y a de l’eau. Par ailleurs, la présence d’une cuirasse empêchant tout développement des racines à une certaine profondeur est possible. Si c’est le cas, un cépage très sensible au stress hydrique sera à éviter ou alors il faudra envisager la destruction de la cuirasse si cela est possible.

Quel est le régime hydrique du sol et du sous-sol ?

Quelle la capacité de stockage en eau du sol (CSE) ?

Cette valeur correspond au volume maximal d’eau que le sol retient après un ressuyage de 48 heures. Cette valeur est exprimée en mm d’eau. Cela ne signifie pas que l’eau est disponible pour la plante.

Quelle est la réserve utile maximale (RUM) du sol ?

C’est la quantité d’eau maximale disponible pour la plante avec tous les horizons confondus. Elle s’exprime en mm ou l/m2.
Quelques valeurs clés : faible entre 30 et 60 mm, forte entre 100 et 150 mm.

Quelle est le tampon hydrique du sol (RUM/CSE) ?

Cela permet de savoir si le sol va retenir beaucoup d’eau lors d’une pluie et si elle va être disponible. Cette donnée traduit le comportement face aux épisodes pluvieux conséquents et donc si le sol a capacité ou non à réguler l’apport en eau à la vigne.

Exemple : RUM/CSE < 40% signifie que le sol retient beaucoup d’eau mais n’en restitue que peu à la plante. La réserve hydrique est bien régulée.
Inversement, si RUM/CSE> 60% l’eau est fortement disponible, il y a alors peu de régulation. La parcelle sera alors plus sensible à l’effet millésime.
Ces valeurs sont en général fournies avec l’interprétation de la fosse pédologique.

La perméabilité des différents horizons est-elle très différente ?

Dans certains cas, il est possible qu’il y ait une différence forte de perméabilité. L’eau ne s’écoule alors pas ou peu en profondeur mais de manière latérale. Son régime d’écoulement et la qualité du vin produit va alors dépendre fortement de la topographie de la parcelle et de l’épaisseur des horizons. En effet, la pente va conditionner l’écoulement de l’eau. Elle peut faciliter le drainage ce qui est parfois très bénéfique selon le type de sol notamment lorsqu’il y a un horizon imperméable.

Ce sol risque-t-il de souffrir de stress hydrique important sur certaines périodes ?

Sur des sols très drainants comme les sables, le stress hydrique peut-être très important. Il vaut mieux privilégier des cépages peu demandeur d’eau. Un stress hydrique modéré est toujours très qualitatif.

Cette parcelle risque-t-elle de subir une saturation en eau ?

Si un cours d’eau est proche ou qu’il y a un horizon profond imperméable, ou encore si la parcelle est en cuvette, il y a un risque de saturation de la parcelle ce qui provoque de l’asphyxie racinaire. Si l’excès d’eau est temporaire, ce n’est pas catastrophique (selon la période). En revanche, une saturation permanente conduit à l’absence de stress hydrique pour la vigne, voir la mort d’une partie des racines.

Ce sol se réchauffe-t-il facilement ?

Ce critère aura une incidence sur la précocité de maturité et l’activité biologique des microorganismes du sol. Ce paramètre découle du type de sol et du régime hydrique. Un sol argileux sera plus riche en eau et sera plus froid.
Un sol sableux sera très drainant et plus facile à réchauffer, tout comme un sol riche en graves. Les cépages précoces sont bien adaptés aux sols plus froids dans un climat septentrional mais encore une fois tout dépend du climat de l’appellation.

Quelle est la disponibilité de l’azote dans le sol ?

La disponibilité en azote va directement conditionner la vigueur de la parcelle et les risques de maladies cryptogamiques. Une parcelle très vigoureuse est en général plus touchée par les maladies cryptogamiques.
La disponibilité de l’azote va être dépendante de la richesse et de l’activité biologique du sol. Cette dernière est conditionnée par la chaleur du sol. Plus la température augmente, plus l’activité biologique est importante.

D’autres paramètres sont également importants pour l’activité biologique comme le pH du sol.
L’azote aura d’autres conséquences notamment sur le rendement et le mode d’entretien du sol. Par exemple, sur un sol pauvre, il vaut mieux éviter l’enherbement afin de ne pas avoir une concurrence trop importante.