Deux types de filtrations sur précouche existent :
-
Les filtres presses : Il s’agit d’un appareillage qui fonctionne grâce à une pompe à piston et qui est constitué de plusieurs plateaux. Ces plateaux sont recouverts d’une toile sur laquelle vient se fixer les impuretés mélangées à l’adjuvant (souvent des perlites ou des diatomées). La pression augmente au fur et à mesure que les chambres se remplissent.
-
Les filtres rotatifs sous vide : fonctionnent par aspiration du fluide a filtrer grâce à la rotation sous vide. Le vin passe à travers une précouche de diatomées et se trouve aspiré à l’intérieur du tambour. Un racloir élimine au fur et à mesure de la filtration l’accumulation de l’adjuvant et des impuretés, ce qui permet le renouvellement continu de la couche filtrante. Le débit est plus élevé que pour les filtres presses.
Les filtres à plaques
Ce sont des systèmes qui permettent la filtration de liquides moins chargés, ils sont bien adaptés à la mise en bouteille par exemple. La rétention des impuretés se fait par tamisage et adsorption. Les plaques (constitution majoritaire de cellulose puis de diatomées ou de perlites) peuvent être de plusieurs dimensions, par 40, 60 ou 100 cm de côté. Le débit est généralement plus faible que les filtrations sur précouche de diatomées (500 l/h/m2). Selon la quantité de rétention de micro-organismes, on peut définir deux types de plaques :
-
Les plaques clarifiantes : moins serrées que les stérilisantes, elles ont un meilleur débit
-
Les plaques stérilisantes : elles sont plus serrées, filtrent plus de petits micro-organismes (comme les bactéries) et ont une meilleure rétention que les plaques clarifiantes mais de ce fait ont un débit moindre et un risque de colmatage plus élevé.
La filtration lenticulaire est aussi permise par des plaques mais la particularité de cette filtration est le montage clos dans un carter composé d’une cloche pour éviter les fuites. La filtration lenticulaire est couramment utilisée au domaine d’Eugénie et l’était aussi au château Latour avant l’utilisation des filtres à cartouches.
Les filtres à membrane
Ils permettent de réaliser des filtrations stériles ou très pauvres en germes et sont utilisées pour la filtration finale en vue d’une mise en bouteille. Ce type de filtration est en fait composée de deux types de filtres : des cartouches utilisées en tant que préfiltres pour limiter le colmatage et protéger les membranes puis une filtration finale sur membrane. Les cartouches préfiltres ainsi que les membranes sont rattachées au socle d’un carter puis recouvert d’une cloche. Afin d’éviter les risques de colmatage, le vin doit être déjà clarifié (préfiltré ou collé), ce qui améliore grandement le débit (environ 400 l/h/m2).
Les membranes peuvent être de différentes tailles en fonction de la filtration recherchée (stérile ou non). Par exemple, les membranes peuvent être de 1,2 ; 0,6 ou 0,45 µm pour la rétention des levures ou même des bactéries. Les cartouches préfiltres peuvent être de 3 ou 5 µm par exemple.
Au château Latour c’est ce type de filtre qui est utilisé avant la mise en bouteille.