2.2.3.d Mise en place d'un paillis

Quelle épaisseur de paillis faut-il appliquer ?

Pour être efficace, le paillage doit être mis en place sur une certaine épaisseur. Bien que cela puisse varier en fonction du type de paillis, il faut en principe respecter une épaisseur minimale de 5 cm pour profiter des bénéfices du paillage et lutter contre la pousse des adventices.
Du fait de cette épaisseur assez conséquente, cela représente un volume important de paillis, ce qui rend difficile l’application de cette méthode sur une grande surface.

Lorsqu’il s’agit d’un paillis endogène, que le vigneron a laissé pousser sur l’inter-rang dans le but de le rouler et d’obtenir une protection du sol, il n’y a pas réellement de limitation de surface, tout dépend de la production obtenue. Tandis que concernant les paillis ou couverts « vivants » sous le rang, peu d’informations sont disponibles les concernant. Les potentialités de certaines espèces sont encore à l’étude.

Quel est le moment idéal pour mettre en place un paillage ?

Le moment propice pour mettre en place un paillage exogène (qui n’a pas poussé sur la parcelle) se situe vers la fin de l’hiver, avant le débourrement et la reprise générale du cycle végétatif, puisque l’une des raisons de la mise en place d’un paillage est la limitation de la pousse des adventices.

Dans le cas d’un paillage vivant de piloselle, la plantation se fait en godet après les vendanges, en automne ou au printemps, en évitant les périodes de gel puisque la piloselle ne le supporte pas. Il est difficilement envisageable de semer la piloselle, ce qui rend l’utilisation de cette espèce assez difficile.

Dans le cas d’un paillage semé, au même titre que la piloselle, il est possible de faire un passage après les vendanges. Les plantes germent très souvent après les premières pluies significatives d’automne.
Le paillage, quel qu’il soit, en plus de limiter la pousse des adventices est aussi utilisé pour protéger le sol de l’érosion, lors de fortes pluies notamment ou sur des pentes supérieures à 5%. Avec cette objectif, un paillage peut être mis en place à n’importe quel moment.

Faut-il préparer le sol avant de pailler ?

Selon le type de paillis choisi, les conditions de préparation d’un sol ou de mise en place du paillage peuvent changer.

• Dans le cas d’une couverture de BRF ou de paille, il est préférable de travailler le sol avant de mettre en place le paillage afin d’éliminer le maximum d’adventices. Il est possible d’analyser son sol afin d’adapter au mieux le type de paillis. Lorsque le vigneron souhaite mettre en place un paillis de BRF, il est possible de faire un apport d’engrais afin de limiter les symptômes de faim d’azote.

• Dans le cas de couverts végétaux, il est possible de prendre quelques dispositions afin de donner un maximum de chance au couvert de germer et de lever. Il est conseillé de travailler le sol et de l’ameublir avant de semer. Pour le trèfle souterrain, il faut faire attention à ne pas le semer trop tard. Plus tôt les semences sont faites, mieux elles s’implantent. Dans ce sens, semer au moment des vendanges ou juste après semble idéal. Pour la piloselle, certains vignerons choisissent d’acheter des pots et de les planter à la main, cela peut prendre plus de temps, mais avec la garantie supplémentaire d’avoir un couvert fonctionnel pour protéger le sol.

• Le moment de la destruction d’un couvert végétal va dépendre des espèces. Pour la féverole, il est conseillé de rouler ou de broyer en fin de floraison avant l’apparition de la graine qui pourrait causer une baisse de la biomasse. Certaines espèces peuvent nécessiter un roulage avant la floraison, la lignification n’ayant pas encore eu lieu, la plante est plus tendre ce qui rend la destruction plus facile.