Quel est le climat ?
Une contrainte hydrique modérée (à partir de la véraison) est un indicateur climatique de la qualité des raisins. En effet, un déficit hydrique va réguler naturellement la vigne sur plusieurs paramètres physiologiques comme la vigueur et le chargement en sucres. Pour la vigne, cela correspond à une période où la demande climatique journalière, appelée « évapotranspiration potentielle » devient supérieure à la quantité d’eau pouvant être extraite du sol par les racines. Cette contrainte hydrique dépend de la température, des radiations solaires, de l’humidité relative ainsi que de la pluviométrie. Elle pourra aussi être impactée par d’autres facteurs tels que le type de sol, le cépage, l’altitude (la température de l’air décroit généralement d’1°C pour une élévation de 150m) ou encore la topographie ….
En viticulture donc, l’irrigation est développée essentiellement dans les zones semi-arides où elle est vraiment indispensable, c’est-à-dire, lorsque la contrainte hydrique est trop forte et risque d’altérer la qualité des raisins et donc des vins sur le court terme et la pérennité du vignoble sur le long terme. On considère que c’est le cas lorsque la pluviométrie est inférieure à 350 mm/an. L’irrigation peut aussi être mise en place lorsque la pluviométrie annuelle est élevée, par exemple 900mm/an mais qu’elle se concentre uniquement sur la période hivernale, c’est le cas à Eisele Vineyard en Californie, où il tombe moins de 100 mm entre les mois d’avril et de septembre mais 600 sur le reste du millésime. Lorsque les réserves utiles en eau du sol sont insuffisantes de manière régulière à travers les années, un système permettant une recharge rapide des ressources en eau peut être nécessaire.
La disponibilité en eau pour la plante ne constitue pas le seul critère de qualité, l’amplitude thermique, c’est-à-dire, l’écart de température entre le jour et la nuit, joue le rôle de second indicateur climatique de qualité sur les raisins. Ces deux critères doivent être réunis afin d’exprimer au mieux le potentiel qualitatif de la vigne, qui devra encore être garanti par des itinéraires techniques judicieux, à la vigne comme au chai. L’irrigation ne permet pas, à elle seule, de résoudre tous les problèmes d’ordre climatiques.