Il est effectivement pertinent de laisser des pampres dans certaines situations. Tout d’abord, si le viticulteur décide de laisser un pampre sur un pied de vigne c’est dans un objectif bien précis et défini. En effet, un pampre peut être utilisé dans le but de lutter contre l’allongement du pied de vigne afin de repartir sur une zone proche du tronc au moment de la taille et donc plus proche des racines et des vaisseaux conducteurs. Cependant, laisser ces pousses herbacées n’est pas sans risque et demandera beaucoup d’attention.
Tout d’abord, il est important de s’assurer qu’il n’y a pas de pression cicadelle forte sur le vignoble. Il s’agit en effet de la partie végétale qui sert le plus de lieu d’éclosion pour les œufs de l’insecte vecteur. De plus, laisser des pampres peut augmenter les risques phytosanitaires avec des épidémies de mildiou qui peuvent survenir plus rapidement. Il sera alors très important de limiter la végétation proche du pied de vigne au niveau du rang et de l’inter-rang afin de retarder au maximum ces maladies.
Lorsque le viticulteur décide de garder un pampre dans l’objectif d’y créer un nouveau bras, ce pampre devra être idéalement placé pour être dans l’axe du rang et permettre une gestion plus facile lors des opérations ultérieures au cours de l’année N et N+1. Il sera nécessaire de prendre soin de ce pampre et éventuellement de marquer le pied pour éviter à d’autres opérateurs présents sur la parcelle à d’autres moments de la supprimer. Il peut être possible de l’attacher au pied pour signaler son l’intérêt. Il faut néanmoins préciser que le remplacement d’un bras causera une plaie de taille conséquente qui peut, lorsqu’elle est mal entretenue, être une porte ouverte à des contaminations de complexes fongiques responsable de l’Esca. Plusieurs précautions et méthodes permettent de réduire ce risque (Voir partie Taille d’hiver).