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2.8.1.b Quels sont les moyens de lutte préventifs contre la grêle ?

L’utilisation de canons

Une méthode permettant de lutter de manière préventive est l’utilisation de canons anti-grêle qui génèrent des ondes de choc. Ils sont composés d’une chambre d’explosion et d’un diffuseur conique. Ils empêchent le grossissement des embryons grêleux en cristallisant la couche externe des grêlons constituée d’eau surfondue, et en les empêchant ainsi de s’agglomérer. Ces canons fonctionnent grâce à un mélange de gaz explosif (acétylène ou butane) avec de l’air. Ce type de protection n’étant pas ou peu efficace sur des grêlons déjà formés, il doit être déclenché suffisamment tôt, 5 à 20 minutes avant la chute des premiers grêlons. La réussite effective d’une telle opération est, au final, soumise à de trop nombreux aléas pour être considérée comme vraiment fiable. L’efficacité des canons anti-grêle n’a pas été démontrée scientifiquement.

L’ensemencement des nuages

Une méthode bien connue pour lutter en prévention contre la formation de grêle est l’ensemencement des nuages avec certains composés.

  • L’iodure d’argent : l’ensemencement des nuages avec de l’iodure d’argent permettrait de réduire la taille des grêlons en multipliant les noyaux de congélations dans les nuages. Il en résulte une formation d’un nombre plus importants de grêlons mais de plus petite taille, réduisant ainsi l’intensité de la chute et les dégâts sur la vigne. Il s’agit d’un générateur qui est mis en route sur plusieurs heures, cette pratique représenterait un coût approximatif de 8€/ha/an et nécessite l’utilisation de radar pour prévenir les orages. L’iodure d’argent est envoyé par des fusées paragrêle qui sont maintenant interdite d’utilisation, ou par d’autres techniques d’ensemencements (avion). Tout comme la technique précédente, outre la dangerosité et les problèmes écologiques liés à de tels procédés qu’il ne faut pas négliger, son efficacité apparaît aléatoire.

  • Les sels hygroscopiques : sont une solution d’ensemencement alternative à l’iodure d’argent. Il s’agit de ballons gonflés à l’hélium emportant avec eux une torche pyrotechnique contenant des sels hygroscopiques, projetée au sein même de la cellule orageuse. Cette méthode ne permet pas de réduire la taille des grêlons mais leur nombre. Les sels hygroscopiques produisent des noyaux de condensations qui accélèrent la formation de pluie et limitent la formation de glaçons. Le lancer de ballons nécessite aussi l’utilisation d’un radar météorologique qui prévient la présence d’une cellule orageuse sur quelques dizaines de kilomètres.

L’utilisation de filets paragrêle

Il s’agit de l’un des systèmes les plus fiables du marché et l’unique moyen de protection reconnu par les compagnies d’assurance en France. Il possède un coût d’installation élevé. Ces filets sont fréquemment utilisés dans les vignobles à raisins de table (comme à Moissac – 82) ou, par exemple, dans le vignoble argentin (région de Mendoza), pour protéger les vignes qui détruisent chaque année 20% de la récolte. Deux types de filets existent :

  • Les filets horizontaux pour les vignes où l’écartement des rangs est supérieur à 3m. Ces filets ne sont pas autorisés en France.

  • Seuls les filets verticaux de type mono-rang ou rang par rang sont autorisés en France. Le maillage de quelques millimètres empêche les grêlons de passer à travers et d’abîmer les grappes et feuillage. Ces filets sont fabriqués en polypropylène ou en polyéthylène et peuvent être renforcés de fils tressés. Certains mécanismes permettent d’enrouler les fils pour les relever lors des travaux en vert et de la vendange. Ces systèmes sont installés au début de la croissance du végétal jusqu’à la maturation et l’absence de risque de grêle. Toutefois, ces mailles peuvent impacter la photosynthèse et donc la production de sucres par le végétal en fonction de sa couleur et de sa matière. L’état sanitaire doit être surveillé de manière accrue, les filets pouvant limiter davantage l’aération. La qualité de pulvérisation lors des traitements peut aussi être impactée. Il s’agit d’un lourd investissement pouvant aller de 10 000 à 25 000 € / ha qui peut freiner les viticulteurs qui se tournent alors vers des solutions diverses (ballons de sels hygroscopiques par exemple).

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