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2.2.4.b Pour quelle raison laisser la vigne enherbée ?

Pour limiter les risques d’érosion et de lessivage des sols

Lorsque la topographie de la parcelle indique une pente, il y a risque d’érosion. Si la pente est inférieure à 5%, ce risque et faible mais si la pente est supérieure à 20%, le risque de pertes de sols par gravité et de lessivage/ruissellement est fort. Il est conseillé dans ce cas de mettre en place un terrassement afin de limiter ces pertes de matières des sols. Ce risque d’érosion, quelle que soit la pente, est accentué sur sol nu puisqu’aucun obstacle ne peut retenir l’eau et les agrégats solides entrainés par l’eau.
L’érosion peut causer une perte non négligeable du potentiel agronomique de la vigne (destructions de ceps, pieds de vigne déchaussés, systèmes racinaires mis à nu, transfert du sol en bas de pente, difficulté de passage des machines agricoles, etc.). Lorsqu’un enherbement est mis en place, il a un rôle structurant pour le sol et en améliore sa portance. Les végétaux qui y poussent constituent un premier barrage au ruissellement de l’eau. Il permet aussi de limiter les transferts de sols en bas de pente et les transferts de pesticides provoqués lors des pluies dans les courants d’eaux.

L’érosion est un problème de taille puisqu’elle peut causer jusqu’à 12t/ha/an de perte de sol pour un seuil de tolérance d’1t/ha/an. Lorsque les phénomènes d’érosions sont importants, la terre érodée en haut de pente peut s’accumuler jusqu’à 30 cm en bas de coteaux. L’enherbement apparait alors comme nécessaire.

Pour concurrencer une vigne vigoureuse à très vigoureuse

Lorsqu’une parcelle exprime un caractère vigoureux, l’enherbement peut permettre de diminuer cette vigueur par la mise en place d’une concurrence. La mise en place d’un couvert végétal permet de retenir l’eau mais aussi des éléments nutritifs indispensables à son développement. Les adventices, selon l’espèce et la variété, peuvent se développer plus facilement sur une parcelle vigoureuse, l’enherbement permet aussi de limiter le caractère invasif de certaines adventices. L’implantation d’un couvert végétal améliore la structure, la portance et le drainage du sol par la prospection racinaire.
Lorsque la parcelle a une vigueur faible et/ou qu’elle témoigne régulièrement de contraintes hydriques sévères, l’enherbement lorsqu’il est envisagé doit être adapté à la vigueur de celle-ci. Cette adaptation passe par un choix rigoureux des espèces et variétés plantées. La fétuque élevée et le dactyle aggloméré par exemple s’imposent comme les espèces les plus concurrentes et donc les plus à même de maîtriser rapidement la vigueur d’une souche.
L’effet de concurrence s’amplifie au cours des quatre premières années. La diminution du poids des bois de taille est progressive. A partir de la cinquième année d’implantation, on assiste à une stabilisation de la vigueur du végétal.

Pour faciliter le passage des machines agricoles et limiter les phénomènes de compactage et d’asphyxie des sols liés à leur passage

Une parcelle dont la texture comporte 45% ou plus d’argiles est une parcelle à argiles lourdes et compactes. La principale contrainte de ce type de sol est la vitesse lente de ressuyage. Les argiles, permettent une meilleure retenue d’eau que les textures de types sableuses, et lorsque la proportion d’argiles est très élevée, l’eau peut avoir tendance à être difficilement drainée. Il en résulte généralement une difficulté d’intervention par le passage des machines agricoles entre novembre et mars.
Il y a un risque de formation de semelle de labour qui limite le drainage de l’eau et augmente le risque de ruissellement. L’enherbement, dans la majeure partie des cas, permet de limiter ce phénomène. Certaines argiles du sol sont plus « gonflantes » que d’autres, en fonction de leur composition minérale (les argiles de type smectites gonflent davantage que les argiles de type kaolinite).
Il convient de bien connaitre la composition du sol avant d’envisager le passage des machines sur les parcelles afin d’appréhender le risque d’embourbement ou de compactage des sols. L’enherbement participe grandement au drainage de ces parcelles par le développement et la prospection racinaire du couvert végétal en place et limite la formation de croute de battance, d’asphyxie du sol et de ruissellement de l’eau.

Pour développer et/ou améliorer le support de biodiversité et fixer des éléments nutritifs

L’enherbement peut être appréhendé comme une culture de « services ». Bien que les services agronomiques rendus par la mise en place d’un couvert végétal soient les principaux atouts recherchés par le vigneron, les services écologiques que l’enherbement fournis sont nombreux, et bénéfiques pour la vigne.
Par exemple, il favorise la biodiversité en augmentant les possibilités d’hébergements et les ressources alimentaires des auxiliaires selon la nature des couverts. L'enherbement permanent de la vigne permet de créer une niche écologique pour les auxiliaires comme les typhlodromes, acariens prédateurs d'acariens phytophages. Lorsque les sols ne sont pas mis à nu, le couvert végétal en place protège la microfaune. Il favorise aussi la faune lombricienne.

Il permet aussi de fixer les éléments nécessaires à la vigne. C’est le cas de l’azote entre autres. Certaines plantes ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique et de le restituer à la vigne une fois déraciné et/ou enfoui, ce sont les légumineuses.

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