1.1.2.c Comment déterminer la fréquence d'arrachage ?

Pendant combien de temps la parcelle sera non productive ?

A minima, il faut compter entre 18 mois et deux ans après arrachage pour faire un cycle de travail du sol/ jachère/ préparation à la plantation, puis 3 ans entre la plantation et la première récolte.
Sur une parcelle virosée, il faut théoriquement compter 6 à 7 ans avant d’avoir un sol sain. Puis, trois ans pour un retour à la production. A noter, les droits de plantation se perdent après 5 ans au total. Il faudra en refaire la demande.
Le volume annuel perdu est à prendre en compte pour la pérennité de l’exploitation. C’est une des valeurs repères pour choisir les parcelles à arracher au cours du temps afin de maintenir un volume de production cohérent.

Dans l’idéal, il faut créer plusieurs scenarii d’arrachage avec les volumes "perdus" le temps du repos ainsi que les futurs volumes espérés sur les nouvelles plantations. C’est une aide formidable pour choisir le meilleur ordre d’arrachage sans mettre en péril la situation économique de l’exploitation.

Combien de temps va-t-il falloir pour que la qualité du vin produit revienne à son plein potentiel ?

C’est un critère difficile à estimer. Cela dépend du potentiel de base de la parcelle mais on peut compter 10 ans environ avant un retour à une production très qualitative.

Quelle sera la prochaine parcelle pertinente à arracher et dans combien de temps ?

En reprenant les mêmes critères que précédemment, on arrive fatalement à une liste de parcelles prioritaires. Se pose alors la question suivante : est-ce que je peux me permettre d’arracher cette année sans compromettre mes stabilités économique et qualitative à court terme ?
Il ne faut pas non plus dénaturer le vin final en arrachant une parcelle charnière dans l’assemblage du vin fini.

A ce stade, le critère économique prend encore plus d’importance pour choisir la prochaine parcelle à arracher et le moment de l’arrachage. On arrive progressivement à la création d’un cycle permettant de pérenniser le vignoble en maintenant sa rentabilité économique. A terme le retour à la production des premières parcelles arrachées compense la perte des suivantes. C’est un modèle qui permet de produire de manière cohérente et durable.

L’établissement d’un planning d’arrachage est également un outil économique et logistique. En effet, sur une parcelle qui sera arrachée dans les cinq ans, il est inutile de maintenir un programme de complantation ou un entretien du palissage poussé.