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2.4.2.f Le pourridié

Le pourridié est une maladie parasitaire due à des champignons, principalement l’Armillaria mellea, qui se développe sur les racines des vignes et engendre la mort des ceps. Les symptômes apparaissent plusieurs années après la contamination et sont délicats à identifier.

Quels sont les dégâts causés par le pourridié au vignoble ?

Cette maladie se caractérise par :

  • Une odeur de champignon
  • Des racines gorgées d’eau et des écorces noirâtres
  • Un feutrage blanc sous l’écorce des racines et du collet quand l’attaque est avancée
  • Un débourrement difficile
  • Un jaunissement ou rougissement des feuilles selon les cépages (évolutions en tâches concentriques)
  • Une croissance ralentie, un raccourcissement des entre-nœuds et des feuilles atrophiées
  • Une forme apoplectique pouvant toucher tout ou une partie du cep
  • Des touffes de champignons de couleur jaune miel à la base de ceps morts
(Source : Vigne Vin Occitanie)

Quelles sont les confusions possibles avec d’autres maladies ?

Les symptômes du Pourridié sont assez distinctifs, l’odeur spécifique de champignons, la présence de carpophores Armillaria mellea au pied des vignes, des racines et des bois humides et/ou gorgés d’eau permettent de diagnostiquer facilement cette maladie. Il semble rare de la confondre avec une autre.

La forme apoplectique peut être due au pourridié mais aussi à d’autres causes tel que l’eutypiose, le pied noir, l’Esca ou le BDA, l’étranglement du porte-greffe par le greffon, la réalisation d’une très mauvaise taille, etc. Les observations sur feuilles et bois permettront un meilleur diagnostic.

Quels sont les champignons responsables du pourridié et quels sont leur biologie ?

Il existe trois champignons de pourridié susceptibles de s’attaquer aux racines des vignes :

  • Armillaria mellea responsable du « pourridié agaric »
  • Rosellinia necatrix responsable du « pourridié blanc »
  • Roesleria subterranea responsable du « pourridié morille »

Ces trois agents ne semblent pas avoir la même importance au vignoble, la forme Armillaria mellea serait responsable de 90% des cas de contamination de pourridié. Cette forme se conserve et se nourrit dans le bois mort. Des rhizomorphes peuvent croitre et contaminer les racines en pénétrant l’écorce. Le pourridié contamine la vigne par foyer et ne semble pas se disséminer facilement. La contamination pourrait être due à l’émission de basidiospores par les champignons qui poussent au pied des vignes.

Peu d'éléments sont disponibles concernant le cycle biologique des deux autres agents sur la vigne, mais l’agent Roselinia necatrix semble similaire à celui d'Armillaria mellea.

Existe-il des méthodes prophylactiques ?

Il n’existe pas de méthode curative spécifique au pourridié. Seules les méthodes prophylactiques permettent de combattre le pourridié :

  • L’adaptation à l’environnement : lors de la plantation d’une parcelle, il faut prendre en compte l’environnement proche. Par exemple, il faut veiller à ne pas planter une parcelle trop près d’une forêt lorsque cela est possible, pour ne pas favoriser un climat trop humide. Dans ce même sens et avant la plantation, il est possible de drainer ou décompacter une parcelle lorsque l’eau stagne. En effet, le champignon du pourridié se développe davantage dans des zones fortement humides ou des eaux stagnantes.

  • La nettoyage et propreté de la parcelle : la prise en compte du précédent cultural peut permettre de limiter le risque de contamination. Par exemple, l’arrachage tardif d’une parcelle contaminée, ou la présence ancienne d’arbres et/ou de racines mortes peuvent constituer un facteur favorable à l’installation du pourridié. Dans ce cas, il faut enlever au maximum les racines du passé et les souches mortes. Lors de l’arrachage, des outils équipés de peignes ou de charrue défonceuse (un labour/défonçage) permettent de retirer la majorité des racines.

  • La gestion du mode de conduite : l’agroforesterie est une pratique qui tend à se développer en viticulture. La plantation d’arbres fruitiers ou autres aux abords de parcelles ou au sein même des parcelles doit être suivie de près. En effet, une mauvaise plantation ou des arbres malades peuvent être, eux aussi, contaminés du pourridié. Il s’agit d’une maladie de foyer qui peut contaminer les pieds de vignes voisins.

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