1.1.1.c Quel est l'état sanitaire de la parcelle ?

La parcelle est-elle contaminée par des viroses ?

Le virus principalement concerné, qui est aussi celui qui pose le plus de problème, est le court-noué. Ce virus est transmis par des nématodes qui se développent en profondeur et sont impossibles à éradiquer. De ce fait, c’est une virose à caractère cumulatif. Lorsqu’elle apparaît, elle ne cesse de contaminer les autres pieds de la parcelle sans que l’on ne puisse l’arrêter.
Les pieds contaminés sont condamnés, et les jeunes plants replantés par la suite seront également contaminés.
La complantation n’est donc pas la meilleure option.

Symptômes de Court-Noué au Domaine d'Eugénie

Depuis la crise du phylloxéra, on assiste à l’expansion du court-noué. Celui-ci est considéré comme la virose la plus importante tant au niveau de sa répartition dans les vignobles du monde que pour son incidence sur l’économie de la filière.
Le seul moyen actuel pour s’en débarrasser efficacement est le repos du sol après arrachage potentiellement couplé à un couvert végétal nématicide. C’est donc un critère majeur dans le choix d’arrachage d’une parcelle.

La parcelle est-elle contaminée par des maladies du bois ?

Trois maladies du bois dues à des champignons sont à noter : l'Esca, le BDA et l’Eutypiose.
Elles apparaissent de plus en plus avec l’âge de la parcelle, puisque les grosses plaies de taille et l’apparition de bois morts sont considérés comme un des points majeurs d’entrée pour ces maladies. Certains cépages sont plus fragiles que d’autres. Le Cabernet-Sauvignon et le Sauvignon blanc sont sensibles à l’Esca. L’Ugni blanc est très sensible à l’Eutypiose.

Pied de Cabernet-Sauvignon avec symptômes d'Esca ayant été cureté

Une parcelle trop atteinte devra bien souvent être arrachée du fait du nombre de pieds non productifs. Il est à noter que ce problème ne se gère pour le moment qu’avec des pratiques de prophylaxie (Voir partie Gestion des maladies du bois et des viroses).

Autre maladie notable : le pourridié. On le trouve sur des parcelles avec des difficultés d’écoulement de l’eau ou à proximité de chêne. Le seul moyen de l’éliminer est préventif. Sur une parcelle touchée, il vaut mieux arracher et mettre en place un système de drainage si besoin ou éliminer les chênes à proximité.

La parcelle est-elle contaminée par des jaunisses à phytoplasmes ?

Deux maladies sont retenues ici : la Flavescence dorée et le Bois noir. Leurs symptômes sont identiques et seule une analyse génétique permet de les différencier.

La Flavescence Dorée est une jaunisse à phytoplasme, transmise par un insecte : la cicadelle Scaphoideus titanus. Cette maladie, si elle est trop présente sur une région, induit un ou plusieurs traitements insecticides obligatoires tant le danger d’une propagation est important. De plus, s’il y a un taux de pieds contaminés élevé (supérieur à 20%), il est obligatoire d’arracher la parcelle. C’est pour cela que ce critère rentre dans les éléments du planning d’arrachage, bien que dans la majeure partie des cas il soit géré via une observation rigoureuse, un arrachage systématique des pieds malades et le suivi des traitements obligatoires selon les zones.

Le Bois Noir est également une jaunisse à phytoplasme, transmis par la cicadelle Hyalesthes obsoletus. Étant donné que le cycle de reproduction de cette cicadelle n’est pas sur vigne mais sur des plantes autres, il est inenvisageable d’utiliser un traitement insecticide. La seule mesure prophylactique est d’éliminer les plantes hôtes à proximité de type ortie, liseron, etc. Seul l’arrachage des pieds est possible et il est parfois même obligatoire dans certaines régions.

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